L'oraison funèbre

Publié le par Le Pou

 

 

 

Salut Rollo,

 

 

T’es mort, paraît-il.

 

Bon…

 

On ne s’est jamais rencontré. C’est quoi, l’histoire ? On s’est trouvé un peu par hasard, huit ou neuf, à échanger des jeux de mots par blogs interposés… des calembours à la Gotlib, des absurdités, des blagues imbéciles… souvent de vraies pépites de drôlerie… ça permettait de se lever du bon pied, avec la certitude d’un éclat de rire, au moins d’un sourire – ouais, l’un d’entre nous avait forcément mis le doigt sur quelque chose, une connerie qui permettrait de ne pas prendre trop au sérieux la journée qui s’annonçait.

 

Je n’ai toujours rien trouvé de mieux pour atteindre le soir.

 

Je ne suis pas de ceux qui causent aux morts avec l’excuse de la tristesse. En t’écrivant ce texte, c’est donc bien à ceux qui restent que je m’adresse. Ils se reconnaîtront. Ils savent que, dans la série des cocasseries matinales, tu n’étais pas le dernier pourvoyeur de ce je-m’en-foutisme dont je viens de souligner la fraîcheur revigorante… Et qui manque, depuis quelque temps.

 

Un bon vivant vient de partir – un homme dont je n’ai fait, en somme, qu’entrevoir la silhouette… même si son humeur à la fois rabelaisienne et moraliste était, elle, bien compacte – et ce bon vivant est aujourd’hui pour moi un peu plus qu’une simple absence.

 

Je viens de faire un bouquin. Autant dire les choses : déjà un lecteur me manque, dont l’avis aurait été important.

 

So long, camarade !

 

 

 

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Le Pou

 

 

 


Publié dans Bourdonnement

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