Le défi de Toussaint 1

Publié le par Lessaim

Parce que c'est toujours la plus sérieuse, la plus fidèle , et la plus rapide.... Et aussi, parce que ça va filer la honte a tous les feignants qui n'ont pas rendus leurs copies !

Une méga ola pour Milène.....


Un jour d’Août 1986 ou un soir de Décembre 2003, je me rappelle plus très bien, j’ai toujours eu un problème de mémoire, il faut dire que je suis amnésique congénital incurable, il faisait moyennement beau c'est-à-dire pas du tout mais du genre tempête tropicale. La tramontane soufflait tellement fort qu’elle avait atteint Châteauroux c’est dire. Ils avaient bien précisé aux infos de Jean-Pierre Pernault, avec images terrifiantes à l’appui qu’il ne fallait absolument pas sortir sauf en cas d’urgence absolue genre faire du shopping chez Maisons du monde ou aller faire du roller sur glace à la piscine d’Angers.

C’est donc tout guilleret que je me rendis à Auchan où le parking était devenu une véritable féria de Nîmes sauf qu’on était je le précise à Montauban. Les caddies étaient devenus fous à cause du vent et ils chargeaient les clients dans tous les sens, les culbutaient, les renversaient, les écrasaient et finissaient par les tuer : une tuerie mais moi bien à l’abri dans un container renversé j’étais aux premières loges et franchement c’était aussi artistique que la corrida.

Donc j’étais là à essayer d’atteindre les portes automatiques sans que mon béret s’envole. J’avais l’air d’un con avec mon béret, on aurait dit Bourvil mais avec une tête de tueur marseillais ! J’avais l’air d’un con ça oui avec mon béret vert mais suite à une vérole cutanée crânienne refilée par le curé de ma paroisse en me donnant l’extrême onction, j’avais perdu mes cheveux en une nuit, le choc !

Moi qui étais pourvu d’une si belle toison, des longs filaments ocre jaunes remplis de bouclettes flamboyantes… Enfin, mon médecin m’avait pas beaucoup laissé d’espoir pour la repousse et il m’avait refilé l’adresse de son cancérologue qui lui-même mal en point m’avait envoyé aux PFG pour un contrôle de routine.

Ah ça c’était le top du top comme magasin, ça rutilait de tous les côtés, il y avait de beaux tableaux, de magnifiques gerbes de fleurs, tout un tas de gadgets à coller ou visser sur les tombes, des poèmes gravés dans la pierre qu’on avait même pas à inventer, des cercueils destinés à la terre et d’autres au feu et le clou c’était le cercueil insubmersible pour les amoureux de la mer, équipé d’un sonar ultra puissant, d’écoutilles et d’une passerelle mais là fallait le commander 1 un à l’avance comme les Ferrari. Bref, je m’émerveillais comme un enfant devant la vitrine des galeries Lafayette quand un homme vint à moi, un belge si j’en jugeais son horrible accent alsacien. Je lui exposai mon problème succinctement en ôtant mon béret et il recula d’un air dégoûté. C’est sûr que depuis que j’essayais le traitement du cancérologue à base d’acide chlorhydrique, j’avais le crâne en fusion mais ça me faisait du bien au moral c’était bien ça le plus important comme on dit aux malades, le moral.

Il a commencé à fouiner dans ses prospectus et à me faire voir différents modèles de marbre, allant du noir au rose fushia, tous imputrescibles malgré qu’ils soient recyclés. Le turquoise me tapa dans l’œil. Le belge me fit une proposition tarifaire.

- 5200,00 euros pour une pierre tombale ? m’étais-je offusqué. J’avais hurlé et commencé à menacer de tout casser et de le dénoncer à Julien Courbet alors il m’avait demandé de me calmer, était partit parlementer avec son chef et avait finalement consenti à me faire une ristourne en tremblant de tous ses membres.

Quelle Brel ! avais-je pensé en ricanant

- Sortez moi un devis ! avais-je exigé

- Mais Monsieur, je ne peux pas, l’imprimante a rendu l’âme…

- Je ne veux pas le savoir ! Ecrivez le à l’oral alors et on verra !

Coincé qu’il était le mec !

Bon à 5199,00 euros, je pouvais pas laisser passer une pareille occasion alors j’y ai signé un chèque. C’est comme ça dans la vie, si on gueule pas, on obtient rien.

Donc pour en revenir à ce fameux jour de septembre 1972, par un venteux jour sur le parking d’Auchan où j’étais venu me faire le cadeau de mes rêves les plus fous, une machine à Capuccino factice moins chère que la vraie mais qui avait l’énorme avantage de ne pas consommer ni électricité ni dosettes ( vous avez vu le prix ?) et surtout d’en mettre plein la vue à mes voisins.

Quand j’aurais plus d’argent, je m’achèterais la vraie me disais-je un peu frustré, je pourrais enfin offrir un vrai capuccino à l’esthéticienne qui me maquille le crâne et qui raffole du capuccino.

Enfin, j’en étais pas encore là vu qu’il me restait à peine trois jours à vivre selon les dires du garagiste qui lisait l’avenir dans l’huile de vidange.

Il était marrant Germain Rockefeller. Je l’avais connu ( que je croyais mais attendez la suite, trop fendard) quand je lui avais apporté ma superbe 405 GL épave.

Je pensais en tirer beaucoup plus que 20 euros, genre de quoi rembourser ma pierre tombale alors c’est normal, j’avais piqué une crise monumentale pire que chez les PFG mais là, ça avait pas été le même topo, non, non, non…

Putain il est pas méchant Germain mais faut pas le chauffer quand il a ses crises d’hémorroïdes !

Je m’en étais aperçu quand il avait mis la voiture dans la presse… avec moi dedans !

Il était drôle en fait, c’était pour me faire une blague et un peu peur le foufou.

Enfin, sur le coup, j’avais la trouille de ma vie et je m’étais dit que j’allais soit finir en œuvre d’art post moderne ou ressembler au final à une mixture proche des spaghettis carbonaras.

Pis d’un coup, alors qu’il appuyait sur le bouton, j’ai eu un flash. Germain Rockefeller, ça me disait grandement quelque chose mais c’était flou comme un verre de Pastis.

Il fallait que je réfléchisse, putain de mémoire car l’acier commençait à plier sérieusement. Germain Rockefeller, Germain Rockefeller, putain ça me revenait pas !

Ça m’est revenu d’un coup quand j’ai eu les jambes broyées.

- Pépé ! Pépé ! C’est moi Ivanhoé Rockefeller ! C’est moi ton petit fils ! Pépé ? Tu me reconnais pas ?

Tiens regarde Pépé, j’ai le même grain de beauté en forme d’huître belon que toi sur la cuisse droite !

Ah, bah c’est malin, on y voit plus rien ! Tu m’as détruit la cuisse vieux con va ! Enculé ! Violeur ! Sagouin ! Escroc ! J’ai rien oublié de ce que tu m’as fait subir pédophile !

Et là miracle, alléluia, il appuya sur le bouton arrêt et il me désincarcéra par la tête.

- Ben t’es vraiment con Ivanhoé ! Fallait l’dire plus tôt ! J’t’ai pas reconnu sans tes cheveux, c’est idiot mon brave petit…

- Ouais, t’as toujours eu une bonne excuse Pépé… Allez sans rancune…

- Bon tu diras rien aux flics alors ?

- Putain, t’as de la chance le vieux, je suis sans slip aujourd’hui mais fais gaffe ! Que je te recroise pas sur mon chemin vieux saligaud et pis surtout, rends moi ma ceinture AB Tronic que tu m’as volé avant-hier sinon… Et puis pendant que j’y pense, rends moi Joao Victor mon python royal avec le quel tu fais des cochonneries !

C’était là, pour me dédommager en quelque sorte qu’il m’avait lu l’avenir dans l’huile de vidange de ma 405 et qu’il m’avait dit la larme à l’œil qu’il me restait que trois jours à vivre mais il avait fait des drôles d’incantations et puis comme un prestidigitateur il avait disparu dans un nuage de fumée diesel.

J’étais alors reparti en rampant jusqu’à l’hôpital le plus proche me faire amputer.

Et là, à l’hosto, j’ai sympathisé avec mon voisin de lit ( faut toujours voir le bon côté des choses dans la vie comme disait John Kennedy dans son dernier souffle à son garde du corps Bill qui se vidait de son sang) qu’avait eu les bras broyés par sa moissonneuse batteuse.

Bah, finalement, il était pas trop abattu, il en avait carrément marre de bosser de tout façon. Puis quand on est devenus intimes et qu’on a échangé nos cartes Pokémon il m’a confié l’agriculteur qu’il avait mis volontairement les bras dans la machine. Ah le con !

Voilà toute l’histoire. Avec les dommages et intérêts que Pépé m’a versé et que je l’ai enterré dans ma pierre tombale indigo, j’ai pu m’acheter le top du top, la vraie machine Nespresso même que c’est Georges Clooney qui me l’a livrée, je suis pas mort, mes cheveux ont repoussé en mieux et en brun et j’ai même réussi à baiser l’esthéticienne !

Publié dans Défis

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M
<br /> Pov taré toi même!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Réponse à Lili et à Henriette: What else?<br /> <br /> <br />
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L
<br /> T'aurais pu proposer un café à George au lieu de baiser l'esthéticienne !<br /> <br /> <br />
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S
<br /> pov' tarée !!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> ah ben si t'as baisé l'esthéticienne en plus...y a que de la chance, y a rien a dire.<br /> <br /> <br />
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